#CommunitySolutions | En voilà une bonne nouvelle, une vague verte et violette déferle dans les urnes suisses le 20 octobre 2019. Cela se passe presque un demi-siècle après le rapport accablant du Club de Rome sur les limites d’un système à croissance infinie dans un monde fini. Au Salvador, les thématiques environnementales ne sont pas encore à l’agenda du nouveau gouvernement, bien que certains médias, universités et ONGs travaillent sur des plans d’actions pour l’adaptation au changement climatique et la protection de la biodiversité et des ressources naturelles.
*L'article suivant a apparut dans le journal Point d'? de Eirene Suisse en Decembre 2019. (Ecrits par Michel et Alex).
Le gouvernement du Salvador se concentre davantage à fournir un milieu propice au développement économique du pays dans des « Mega-Projets » de construction, d’industries ou de tourisme, en termes d’imposition des entreprises et de facilitation à l’acquisition des permis environnementaux.
Soit l’économie, soit l’environnement, mais jamais les deux?
« Les trois derniers siècles, les politiques économiques du pays se sont faites au détriment de la protection des forêts, des rivières, de l’air, de la biodiversité – mais aussi des communautés et de l’économie rurale et locale », avance Vidalina Morales, la Présidente d’ADES.
« Le développement de la zone côtière en paradis du surf a créé quelques emplois et amené des dollars, mais elle est également à l’origine de la destruction des mangroves et du déplacement de communautés qui vivent de la pêche ».
Nous effectuons nos volontariats dans deux associations, une spécialisé dans le développement économique et sociale (ADES, l’Association pour le Développement Economique et Social) et l’autre dans l’environnement (UNES Union Ecologique Salvadorienne). Et pourtant, leurs visions ne se contredisent pas. Au contraire, ils travaillent sur les mêmes sujets, dont la promotion de l’agroécologie, de l’économie rurale et communautaire, de l’écoféminisme et pour l’utilisation durable des ressources en eau et du sol.
Aucune de ces activités ne rentre dans les statistiques économiques du pays dominées principalement par la production de grandes entreprises profitant de la main d’œuvre bon marchées et des ressources naturelles pour la production de café et sucre. L’économie rurale, l’économie de subsistance, l’économie informelle ou le travail « reproductif » des femmes ne sont pas prises en considération dans la performance de ce type d’économie.
Apiculture, reforestation, agroécologie et éducation
UNES et ADES défendent un autre type d’économie basé sur l’autonomisation par l’éducation et la promotion de la durabilité économique, sociale et environnementale. Des initiatives locales prometteuses qui lient développement économique et respect de l’environnement.
Nous pouvons citer en exemple le projet mené à Barra de Santiago, deuxième massif de mangrove du pays, où s’effectuera cette année la toute première récolte de miel de mangrove gérée par les communautés fraîchement formées à l’apiculture par la UNES. Tandis que les abeilles fortifient les processus de pollinisation des mangroves, les communautés vont pouvoir vendre les 750 kg de miel produit.
UNES et ADES soutiennent également la création de jardins potagers en donnant des ateliers. L’équipe technique de la UNES accompagne un processus de production de légumineuses locales biologiques au niveau de 500 familles. Le surplus de la production est écoulé sur le marché local et régional actuellement en manque de ce type de produits. ADES, mouvement social qui met en avant la souveraineté alimentaire, le développement rural et l’autonomie des agriculteur-e-s, se focalise sur les méthodes agroécologiques. Le programme d’ADES soutient 3 écoles et forme 50 familles en agroécologie et agroforesterie dans la communauté de Cabañas.
Un autre élément du programme est « l’innovation rurale et végétale » incluant des expériences d’organoponie (potager urbain développé à Cuba) et d’hydroponie (combiner production de poissons et légumes bio) à des fins de diversification de la production.
Selon Vidalina Moralez l’élément le plus important est l’investissement dans l’éducation. A travers les processus de formation communautaires dispensés par ADES et UNES et les membres de la communauté, mais aussi par l’octroi de bourses solidaires pour des formations professionnelles et universitaires, les personnes forment les propres outils afin de créer leur entreprise.
Bien que modeste, ces initiatives créent une économie autonome, circulaire et diversifiée au niveau local – tout en reconstruisant et préservant les ressources naturelles et l’environnement.
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