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  • Michel

Une étincelle dans le volcan salvadorien

Salut à toutes et tous,


Le 28 février 2021 ça faisait 2 ans que Michel travaillait chez les Guanacos à la Unidad Ecologica Salvadoreña et 1 an et demi qu’Alex travaillait chez ADES.


Grâce à EIRENE Suisse et au financement de la Fédération Genevoise de Coopération, nous avons pu prolonger notre contrat de 6 mois, afin de consolider dans nos organisations locales les nouvelles connaissances acquises. Comme la dernière fois, nous vous avons écrit des petits articles thématiques en relation avec nos projets pour attester de l’état d’avancement du « schmilblick ».


Nous tenons également à remercier toutes les personnes qui nous soutiennent, nous écrivent, et nous partagent leurs expériences et aventures. La vie est plus chouette avec des ami-e-s et parents comme vous !


Alex chez ADES


Titre : Gestion d’information, de projet, d’équipe et… quoi d’autre ?


Comme vous vous en souvenez peut-être depuis la dernière lettre, mon projet n’est pas destiné à sauver l’environnement comme le fait Michel, mais est plutôt orienté vers le développement organisationnel – un sujet qui mobilise un peu moins les masses 😊.


Comme décrit dans un autre blog, le COVID a beaucoup impacté les priorités des communautés, y compris à l’intérieur même de l’ONG ADES. Les nouvelles priorités (en matière de gestion) furent a) l’organisation du travail à distance et l’accès aux documents de travail, et b) négocier les changements des projets (budgets, activités, calendriers) et pérenniser le financement dans une probable crise économique future.


Pour répondre à la nécessité accrue de coordination de l’équipe, ADES a finalement introduit une nouvelle équipe de programme en août 2020, constituée de trois personnes assurant la planification et formulation, la coordination ainsi que le suivi et évaluation.

Mon travail a donc aussi été réorienté vers la gestion des informations et connaissances « à distance » et vers l’appui et la formation de la nouvelle équipe.


Brownies pour tout le personnel informatique, s'il vous plaît !


Pour répondre au travail à distance la première activité a été de créer un serveur en ligne à distance, à la Google Drive mais qui est sur un serveur privé, et donc plus sûr, à cause de la nature un peu délicate de certaines informations que nous gérons (dénonciations des droits humains, investigations, etc). Le but c’est de sécuriser et centraliser les informations institutionnelles, mais aussi de promouvoir la collaboration et l’échange des informations.


J'ai laissé la partie serveur aux informaticiens, et, avec un petit groupe de travail, nous avons fait une évaluation des informations et connaissances chez ADES pour ainsi créer une structure et une stratégie de gestion des informations et des connaissances (merci Lorenz de m’avoir appris à faire cela avec GFRAS !). Après beaucoup de programmations, de tests, de l’organisation de quasi 10 ans d’informations institutionnelles, nous avons lancé la plate-forme en décembre avec les formations de l’équipe. Honnêtement, mon respect pour tout le personnel informatique s’est multiplié par 1000 ! Sérieusement, faites-leurs des cookies ou autre chose et dites-leurs merci pour toute leur patience et créativité !


Au sein d’un autre projet, nous avons aussi pu profiter d’une formation en sécurité digitale, qui permet à l’équipe de faire la transition vers une collaboration plus digitalisée de manière sûre (Petite leçon : Est-ce que vous saviez que les mots de passe doivent maintenant contenir au moins 15 lettres et signes spéciaux – ou des phrases de 7 mots pour être considérés sûrs ?!)


C’est plus chouette à quatre que toute seule !


Le deuxième grand changement c’est que je fais enfin partie d’une vraie équipe de « Programme », magnifique, merveilleuse et animée. J'ai le plaisir de la former (en réalité, nous sommes en train de nous former mutuellement) plus en profondeur sur la gestion, formulation, et évaluation de projets intégrant la dimension de genre et de droits humains, afin qu'elle puisse ensuite former et soutenir l'équipe de terrain dans la gestion des projets.


On essaye de trouver l’équilibre entre « Ahh, trop de bureaucratie ! » (Cri de l’équipe technique) et « Je veux avoir des données sur tout ! »(Demande de la direction). Nous sommes toutes en train d’apprendre, d’essayer des choses, et de découvrir quelles idées fonctionnent ou non pour l’organisation.


Donc depuis notre retour au Salvador en Octobre, c'est un tourbillon au travail avec beaucoup de hauts et très peu de bas - malgré l'énorme charge de travail que le COVID a laissé à tout le monde. Le déclic a eu lieu entre moi et l’organisation ; mes collègues mes disent que maintenant ils me comprennent vraiment (et ils ne me le disent pas seulement pour me faire plaisir) et je ne peux pas croire qu'il ne me reste plus que 6 mois !!!!


Du côté de Michel à la UNES :


La Pesti’bouge


La thématique des impacts de l’utilisation inappropriée des pesticides et fertilisants resurgit gentiment de ses cendres (datant de 2013). La recherche que je suis en train de mener touche à sa fin et j’attends avec impatience que nous puissions travailler sur une version populaire et partager les résultats avec les communautés.





En mars 2020 a eu lieu le webinaire organisé par la UNES sur la thématique de l’impact de fertilisants et pesticides sur la santé humaine et les alternatives agroécologiques. C’était la première fois que la UNES organisait un forum virtuel et franchement, j’étais très content du résultat. Nous avons eu la contribution de l’ancienne cheffe du Bureau du Procureur chargé de la défense des droits de l'homme, la professeure ayant dirigé une grande partie des recherches sur les contaminations de l’industrie sucrière et les maladies chroniques rénales ainsi que le professeur en agroécologie d’une des universités locales. Et bien sûr, un grand expert suisse à l’accent g’neuvois. Vous pouvez toujours voir un extrait de mon super espagnol en ligne https://www.youtube.com/watch?v=-xFMm9zMYzE ).




Au début de cette année, la UNES, la ACMA et CENSALUD sont allées échantillonner des poissons et des sédiments dans les zones humides de Garita Palmera. Ces résultats doivent compléter les analyses d’eau des puits et de rivière que nous avons effectuées pendant la saison des pluies.


Le 3 décembre dernier, journée pour la prohibition des agrotoxiques, une réforme de loi pour l’interdiction de la fumigation aérienne a été déposée au Comité Environnemental de l’assemblée législative. L’objet de la proposition de loi ne laisse pas trop d’espace à l’interprétation et stipule l’interdiction sur tout le territoire national de l’application aérienne de tous les ingrédients actifs et formulations commerciales pouvant être utilisés à des fins agricoles. Une exception est promulguée à l’application aérienne à des fins de santé publique. Ouf ! On pourra continuer de pulvériser du DDT sur les villages en cas de besoin (c’est de second degré).


En parallèle des activités de recherche, la société civile est en train de s’organiser : Le 21 janvier 2021, s’est créée une alliance qui a pour but de défendre les droits des communautés impactées par cette industrie (pour l’instant l’alliance ne porte pas de nom). La UNES va coordonner des activités de cette alliance et faciliter le contact des personnes concernées avec lesquelles nous collaborons en Ahuachapán.


Le 18 février la nouvelle alliance nationale pour la défense des personnes affectées par les activités de l’industrie sucrière a fait sa première activité en se mobilisant devant le Ministère de la Santé. Des représentants des différentes communautés côtières, appuyés par nos organisations locales, ont déposé une pétition pour que soit garantie la prise en charge de personnes souffrant d’insuffisance chronique rénale de causes inconnues.


Après plus de 20 ans de recherche sur ce sujet dans des communautés paysannes en Amérique Centrale, en Egypte et en Inde, il a été mis en évidence que l’origine de cette maladie est due à l’exposition à des produits toxiques (agrochimiques, géochimiques).


L’Agua flue


Bon d’accord, le jeu de mots n’est pas très drôle en vue des conditions actuelles. Grâce au financement d’EIRENE Suisse, nous avons pu cartographier et caractériser les aquifères du sous-bassin versant El Aguacate. Le rapport technique sera terminé à la fin du mois et nous allons organiser une table ronde entre différents acteurs impliqués dans la gestion de l’eau dans la zone (maire, distributeurs d’eau, producteurs sucriers, éleveurs de bétail). Il faudra faire preuve de beaucoup de dextérité, les coquilles d’œufs sont très fines (surtout après l’application historique dans cette zone du DDT dans les champs cotonniers) [1].




Du côté non-professionnel


Croquer la vie à pleine dent


Dû au fait que durant 3 mois de l’année passée, nous ayons surtout fait connaissance avec notre cour intérieure et hebdomadairement le supermarché, certains aspects de notre philosophie de vie se sont accentués. Actuellement, nous profitons de chaque temps libre pour découvrir ou redécouvrir de nombreux petits coins sympas du Salvador. D’ailleurs, nous serons bientôt expert(e)s en tourisme au Salvador. Une perspective pour après ce volontariat ?



Entre visiter et nager dans des lacs d’origine volcanique de Coatepeque et de Ilopango, camper dans des forêts de pins sur le volcan de Conchagua, tenter de surfer les vagues du pacifique, se balader dans les plantations de café, ou visiter des villes historiques, nos weekends sont tellement chargés de belles aventures que l’on n’a presque plus de vêtements propres et que la poussière gagne du terrain. Mais bon, il faut avoir des priorités dans la vie.


Malheureusement les activités de la société civile, comme des expos, présentations, ou forums d’art-politique ont été un peu plus limités – comme c’est le cas dans le monde entier – mais le 7 mars nous avons eu le plaisir d’assister à la marche pour la journée des femmes (avancée d’un jour) ce qui nous a laissé pleins d’énergie et d’inspiration !


En plus des visites à droite et à gauche, nous avons aussi le plaisir d’avoir deux nouvelles âmes dans notre maison qui s’entendent bien : la Khalo, la chienne hyper-super-méga-hyperactive, et Oreo, le chaton avec une maîtrise impressionnante du Jiu Jitsu Brésilien (à rendre jaloux Michel s’entrainant toute la semaine 😉). C’est chouette d’avoir des colocs qui aiment les animaux, miaou ouafouaf!!


On espère qu’on vous a fait sourire au moins un tout petit peu, et que cette lettre vous a permis de voyager un peu avec nous. Continuez à nous envoyer de belles photos de vos sorties à la montagne, de vos jardins et villes couverts de neige, ou des marches dans la nature, cela nous fait voyager un peu aussi. Comme le dit notre coloc : Ciao, bye, nos vemos ! - Primero dios ! (= « Inch'Allah » en bon français).

[1] Blague de niveau avancé

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